Paru en 1893, ce recueil est une véritable consécration pour Mallarmé qui voit son œuvre poétique réunit dans un seul ouvrage, illustré avec son portrait réalisé par l’artiste américain James Whistler. Le poète écrira d’ailleurs à son cher ami que « ce portrait est une merveille, la seule chose qui ait jamais été faite d’après moi, et je m’y souris » (lettre de Mallarmé à Whistler, 1892). Ce recueil est donc un véritable témoignage des liens privilégiés entre Mallarmé et ces deux grandes figures de l’histoire de l’art et vient enrichir les collections du musée qui possède déjà plusieurs œuvres de ces artistes.
Mallarmé et Whistler se rencontrent en janvier 1888 grâce à une invitation de Claude Monet qui les réunit à déjeuner au Café de la Paix. Whistler devint rapidement un habitué des mardis de la rue de Rome et s'ensuit plus de dix ans d'une amitié indéfectible entre ces deux personnalités si différentes. De nombreuses estampes offertes par l'artiste témoignent également de cette touchante amitié, le peintre se rendit plusieurs fois à Valvins et réalisa deux portraits de Geneviève, la fille du poète, un dessin au fusain et un autre à l’huile, Rose et gris, aujourd’hui conservés au musée.