Stéphane Mallarmé

Les années 1880 : la reconnaissance

Dans les années 1880, la reconnaissance de Mallarmé s’élargit. Il devient pour toute une génération d'artistes le chef de file du Symbolisme.

1879

Publication du livre Les Dieux antiques chez Rothschild.

1880, Pour un tombeau d’Anatole

Profondément affecté par la mort d’Anatole survenue le 8 octobre 1879, Mallarmé entre dans une période de silence et écrit des bribes de poème, connues sous le titre Pour un tombeau d’Anatole jamais publiées de son vivant. 

Ce recueil aurait probablement comporté trois parties, comme le signalent les chiffres romains inscrits dans les notes, correspondant aux trois grands moments du drame : « Avant la maladie », « La maladie », « La mort ».

Ces notes sont le témoignage d’une tentative inachevée de transcrire sa douleur. Le « petit fantôme » ne cessera de hanter l’œuvre de son père.

« (...) ton futur qui s’est réfugié en moi devient ma pureté à travers vie, à laquelle je ne toucherai pas. »

Notes pour un tombeau d'Anatole (extrait)

1887 : édition photolithographiée des Poésies, avec frontispice de Félicien Rops

Parue aux éditions de La Revue indépendante en 47 exemplaires, cette édition photolithographiée compte 35 poèmes. 

Une édition définitive (de 49 poèmes), projetée dès 1891 et mise au point à la fin de 1894, ne paraîtra qu’en 1899 aux éditions Deman, un an après la mort du poète. 

Ce recueil qui par son titre même est un hommage à la Poésie s’organise comme le recueil d’une vie. Il est, avec Les Fleurs du mal de Baudelaire, l’un des moments essentiels de la révolution poétique du 19ème siècle.

De l’éternel Azur la sereine ironie
Accable, belle indolemment comme les fleurs,
Le poète impuissant qui maudit son génie
À travers un désert stérile de Douleurs

« L'Azur » (extrait)

1888

Publication dans La Revue indépendante du Ten o’Clock de Whistler traduit par Mallarmé.