Après la mort de Manet en 1883, de nouvelles amitiés se créent, avec Berthe Morisot et sa fille Julie Manet, dont Mallarmé devient le tuteur à la mort de ses parents, mais aussi avec Edgar Degas, Auguste Renoir et Claude Monet.
En 1884, Mallarmé est révélé dans le petit monde des lettres grâce au chapitre que lui consacre Paul Verlaine dans Les Poètes maudits. Même s’il y est présenté davantage comme un pionnier que comme un écrivain égaré, il est très tôt considéré par ses détracteurs comme un poète fou, aux vers inintelligibles. La même année, Joris-Karl Huysmans fait du héros d’À rebours un admirateur de ses vers exigeants.
Malgré son désir de se tenir à l’écart de toute école, Mallarmé devient le représentant de la littérature dite « décadente » puis le chef de file du symbolisme, alors en plein développement. Il donne ses lettres de noblesse à une poésie nouvelle, initiée par Baudelaire, fondée sur l'usage des symboles et les correspondances entre choses visibles et invisibles.
À partir du milieu des années 1880, tous les mardis soirs, il reçoit des hommes de lettres et des artistes, surnommés les « mardistes », dans sa petite salle à manger, à Paris. Sa conversation brillante et sa réputation attirent bientôt de très jeunes écrivains qui, captivés, voient en lui « le Maître ».