En 1892 paraît Vers et Prose, recueil de ses principales poésies. Quatre ans plus tard, Mallarmé succède à Verlaine comme « Prince des poètes ». Sollicité de toutes parts, il collabore à de nombreuses revues.
La Revue Indépendante publie en 1887 l’édition photolithographiée de ses poésies et, en 1888, sa traduction de la causerie esthétique de Whistler, Ten O’Clock. Mallarmé a en effet sympathisé avec le peintre américain et ne cesse d’élargir le cadre de ses amitiés et de ses activités.
À Paris, la petite salle à manger où le poète reçoit à l’occasion des « mardis littéraires » ne désemplit pas. Les aînés ont disparu et ont cédé la place à une nouvelle génération (emmenée par Paul Valéry) qui vient silencieusement écouter Mallarmé parler littérature, musique, actualité…
Durant cette période, Mallarmé entre également en contact avec les nabis : Pierre Bonnard, Ker-Xavier Roussel, Maurice Denis et surtout Édouard Vuillard, dernier peintre remarqué par le poète. L’effervescence autour de Mallarmé est le reflet de cette fin de siècle. Elle témoigne de la vivacité et du dynamisme des milieux littéraires et artistiques, pour lesquels Mallarmé fait figure d’inspirateur jusqu’à sa mort et au-delà.