Après la mort de Stéphane Mallarmé en 1898, ses héritiers n’ont eu de cesse d'entretenir la maison et son jardin, jusqu’à leur achat en 1985 par le Conseil départemental de Seine-et-Marne.
Il a alors fallu remettre le jardin en état. Le projet a été confié à la paysagiste Florence Dollfus, qui a travaillé à la restitution d’un jardin proche de celui qu’avait connu Mallarmé.
Des photographies anciennes (même si elles ne sont pas antérieures aux années 1920), l’abondante correspondance du poète et de sa famille, les traces des anciennes allées, la configuration du terrain et les végétaux subsistants l’ont aidée à créer une évocation fidèle du jardin des années 1890.
Florence Dollfus s’est également inspirée des traités et catalogues de jardinage ainsi que de la peinture de la seconde moitié du 19ème siècle.
Le jardin était en effet l’un des motifs de prédilection des peintres impressionnistes, dont Mallarmé était l’ami et le défenseur. D’ailleurs, en septembre 1876, dans un article en anglais intitulé « The impressionists and Édouard Manet », le poète faisait du jardin la clé de voûte de leur œuvre : « ces artistes (…) trouvent leurs sujets près de chez eux, à quelques pas seulement, ou bien dans leurs propres jardins », comme Claude Monet à Giverny. Grâce à eux, le jardin mi-bourgeois mi-paysan du 19ème siècle, destiné à la récréation des yeux et faisant partie intégrante de la conception de la vie moderne, nous est devenu étonnamment familier !