Flash info
Réouverture du musée
La maison du poète rouvre ses portes au public le 2 mai 2025.
Pour patienter, retrouvez l'actualité du musée sur notre site internet et nos réseaux sociaux.
Stéphane Mallarmé
De 1895 à 1896, Edgar Degas (1834-1917), connu pour ses portraits modernes de femmes à leur toilette et de danseuses de l’Opéra, se passionne pour la photographie.
Il réalise notamment une série d’autoportraits et de portraits de ses amis, souvent des scènes à plusieurs personnages, faisant poser ses modèles selon une idée très précise, avec un soin presque maniaque, en intérieur et en lumière artificielle. Il accorde une grande attention au cadrage, à la mise en place du sujet, aux éclairages et photographie toujours le soir, à la lumière de lampes à pétrole multipliées, placées le plus souvent hors cadre.
Le 16 décembre 1895, au 40 rue de Villejust (actuelle rue Paul Valéry), lors d’un dîner chez Julie Manet – dont Mallarmé est le tuteur depuis la mort de Berthe Morisot, la mère de la jeune fille, quelques mois auparavant –, Degas photographie ses amis.
Il immortalise Stéphane Mallarmé, debout, adossé au mur, et Auguste Renoir (1841-1919), assis à ses côtés devant un miroir. Le poète regarde le peintre qui, la tête légèrement inclinée en arrière, fixe l’objectif. Cette position permet aux deux artistes de rester immobiles pendant les longues minutes nécessaires à l’impression de la plaque photographique. Selon Paul Valéry, Degas a en effet infligé à ses modèles une pose de quinze minutes à la lumière de neuf lampes à pétrole !
Dans le miroir se reflètent Degas et son appareil photographique ainsi que Marie et Geneviève Mallarmé, l'épouse et la fille du poète, également photographiées par Degas le même jour.
Ce triple portrait d’artistes traduit leur amitié profonde. Degas, Mallarmé et Renoir se connaissaient bien. Renoir a d’ailleurs peint un portrait de Stéphane Mallarmé aujourd’hui conservé au musée du château de Versailles.
Neuf lampes à pétrole, un terrible quart d’heure d’immobilité pour les sujets, furent les conditions de cette manière de chef d’œuvre. J’ai là, le plus beau portrait de Mallarmé que j’aie vu, mise à part l’admirable lithographie de Whistler.