Exposition

Azur, poésies et cyanotypes

© © J.Letchimy ADAGP 2023
Pour célébrer l’année des « Incroyables jardins ! Émotions et découvertes au fil des saisons » organisée par le département de Seine-et-Marne, le musée présente une nouvelle exposition autour de l’art du cyanotype afin de mettre en lumière le jardin si cher au poète grâce à la poésie végétale de cette technique artistique inventée au 19ème siècle.

Du au

Modalités : Entrée libre.

Tarification : Droit d’entrée au musée.

Une exposition poétique et collective

Créé par le scientifique anglais John Herschel en 1842, année de la naissance de Mallarmé, et développé par la botaniste Anna Atkins, le cyanotype est un ancien procédé de tirage photographique en monochrome utilisant le bleu, aussi appelé « cyan », qui lui a donné son nom.

Le bleu est également présent dans l’œuvre du poète. En effet, c’est en 1864 que Stéphane Mallarmé rédige le poème L’Azur, ciel qui symbolise pour lui la quête de beauté et l’idéal poétique qu’il craint de ne pouvoir atteindre.

Je suis hanté. L’Azur ! l’Azur ! l’Azur ! l’Azur !

Stéphane Mallarmé, 1864

Dans cette exposition collective, les créations d’Agnès Clairand, Aline Héau et Kyano viennent illustrer les plus beaux poèmes de Mallarmé et de ses contemporains afin d’immortaliser la nature en art et en poésie.

Agnès Clairand : le cyanotype pour se reconnecter au vivant

Agnès Clairand est devenue artiste par le biais de la photographie alternative qu’est le cyanotype et par l’intermédiaire du papier japonais en laissant libre court à ses émotions et son intuition. Pour elle, tout commence par une observation de la nature qui est celle du botaniste.

Au travers de sa démarche artistique, elle témoigne de la présence d’écosystèmes fragiles et tangibles voués à se transformer. Ses cyanotypes sont réalisés uniquement sur du « sekishu », un papier fabriqué au Japon depuis plus de 2000 ans et classé au patrimoine culturel immatériel de l’UNESCO depuis 2009.

Agnès Clairand tient particulièrement à mettre en lumière les plantes sauvages et n’utilise que celles qui poussent au moment où elle crée. Chaque printemps est pour elle une renaissance artistique et chaque année il l’éveille de manière différente. Si les plantes sauvages sont au cœur de son inspiration, les arbres sont devenus au fil des années des sujets de prédilection.

Grâce à la poésie du cyanotype, elle souhaite témoigner de la présence d’écosystèmes fragiles et tangibles voués à se transformer, qu’il est urgent de se reconnecter à notre environnement et à ces « bonheurs simples à côtés desquels il nous arrive trop souvent de passer, dès que l’on perd tant soit peu le sens de l’émerveillement » (Christiane Singer).

Pour en savoir plus : Agnès Clairand

Aline Héau : la lumière du cyanotype sur verre

Aline Héau est une artiste visuelle française qui depuis 2016 travaille plus particulièrement avec des procédés photographiques anciens. Elle a travaillé pendant des années à parfaire la technique du cyanotype sur verre pour atteindre un résultat d’une grande finesse de détails et un jeu unique avec la lumière et la transparence.

Son intérêt pour ces procédés s’est développé avec sa collection de photographie ancienne, le Chronoscaphe où elle rassemble des milliers de photographies qui sont autant de traces de l’histoire de ce medium. 

Le cyanotype étant un procédé très lié à la nature, c’est assez naturellement qu’Aline Héau s’est d’abord tournée vers le végétal comme sujet de prédilection : la collecte de plantes du territoire où elle vit a donné naissance à sa série L’herbier bleu, catalogue non exhaustif d’herbes, de feuilles et de fleurs. Aujourd’hui son travail va au-delà notamment dans la série Le péril bleu où elle utilise du sable pour créer des paysages célestes et imaginaires.

Très soucieuse de mettre en valeur les spécimens capturés par la lumière sur la surface photosensible, elle s’attache à des compositions dépouillées, sans repère de temps ni d’espace, ici sur un bleu profond et hypnotisant : « Le minimalisme de mes tirages laisse ainsi toute la place à une contemplation où l’œil peut s’abandonner. »

Pour en savoir plus : Aline Héau

Kyano : le cyanotype comme invitation au voyage

La couleur caractéristique du cyanotype, le bleu de Prusse, a donné naissance au duo artistique Kyano

Née en Grèce, Dora est designeuse, passionnée par toutes les formes d’expressions artistiques et artisanales qui vont de la création textile à la décoration. Charles est chef opérateur et photographe français, inspiré par la lumière, les textures et les détails de la nature. 

Le processus de tirage photochimique cyanotype (du grec kyanos signifiant bleu) est un des procédés photographique les plus anciens. 180 ans après sa découverte, la technique reste la même mais les technologies actuelles ouvrent de nouvelles perspectives en permettant de fabriquer un négatif à partir d'un fichier numérique et ainsi d'obtenir des négatifs et des tirages de très grandes tailles.

Leur voyage créatif a débuté dans la mer Égée où ils ont capturé le bleu des îles grecques grâce à la technique du cyanotype. Au gré de leurs périples en Islande, en France et au Portugal, ils immortalisent des paysages majestueux : des îles aux montagnes, des volcans aux vallées verdoyantes, des fjords aux plages de sable noir…

Ensemble, ils parcourent le monde, photographiant nuances et teintes, profondeur et magie du ciel : « Le cyanotype est notre poésie, notre moyen d’expression, il transmet nos émotions mieux que les mots. »

Pour en savoir plus : Kyano

Journées européennes du patrimoine 

Rendez-vous au musée le samedi 16 septembre pour des ateliers d’initiation à l’art du cyanotype avec l’artiste Joanna Letchimy qui a réalisé les cyanotypes de la maison du poète. 

Informations pratiques

  • L'exposition est accessible avec le billet d'entrée au musée du samedi 10 juin au dimanche 1er octobre 2023. 
  • Tarifs : 5 € (tarif plein), 3 € (tarif réduit), gratuit pour les enfants.
  • Pour consulter tous les tarifs, cliquez ici.

Voir aussi :

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