Stéphane Mallarmé

Lettre autographe signée de Manet à Mallarmé

Dans ce billet d’avril 1874, Manet remercie Mallarmé d’avoir pris sa défense (à travers l’article « Le jury de peinture de 1874 et M. Manet ») face au jury du Salon qui venait de lui refuser deux de ses trois tableaux proposés.

Mallarmé et les impressionnistes

Grand admirateur de l'impressionnisme dès 1874, année officielle de la création du mouvement, Stéphane Mallarmé trouve dans cette peinture un écho à sa propre entreprise poétique.

Aussi écrivait-il : « Peindre, non la chose, mais l’effet qu’elle produit. Le vers ne doit donc pas, là, se composer de mots ; mais d’intentions, et toutes les paroles s’effacer devant la sensation » (lettre d’octobre 1864).

Le poète noue une relation étroite avec les peintres du mouvement. Il leur consacre plusieurs écrits sous forme de billets, de portraits et d’études, et sollicite la collaboration de certains d’entre eux : Édouard Manet illustre sa traduction du Corbeau d’Edgar Poe et L’Après-midi d’un faune et Renoir fournit le frontispice de Pages.

Mon cher ami, Merci, si j’avais quelques défenseurs comme vous, je me f… absolument du jury. Tout à vous Ed. Manet

Lettre autographe signée d'Édouard Manet à Stéphane Mallarmé, avril 1874

Mallarmé et Manet : une forte complicité

Parmi ces artistes, Mallarmé est surtout fasciné par la peinture de Manet.

La profonde amitié qui lie le peintre au poète semble avoir commencé en 1873, alors qu’ils sont quasi-voisins : Manet a son atelier 4 rue de Saint-Pétersbourg et Mallarmé habite au 87 rue de Rome.

Les deux hommes passent de longues heures à discuter dans l’atelier de Manet. Celui-ci réalise alors le célèbre portait de Mallarmé aujourd’hui conservé au Musée d’Orsay.

Dans une lettre adressée à Verlaine le 16 novembre 1885, Mallarmé affirme en effet : J’ai dix ans vu tous les jours mon cher Manet dont l’absence aujourd’hui me paraît invraisemblable.