Stéphane Mallarmé

Stéphane Mallarmé, « Soupir »

Ce poème de dix alexandrins a été publié pour la première fois en 1866 dans Le Parnasse contemporain avec neuf autres poèmes. Alors âgé de seulement vingt-quatre ans, Mallarmé y affirme déjà un style original. Le manuscrit conservé au musée date probablement de 1890. Il ne s’agit donc pas d’un brouillon mais d’une copie autographe sans doute destinée à être offerte à un ami.

L’atmosphère alanguie de l’automne

Le poème est placé sous le signe de l’automne. Le titre initialement prévu pour l’ensemble auquel ce poème appartient était Atonies : Il retranscrit l’atmosphère alanguie et pâle de cette saison.

Le ciel, qui dans le poème Azur, également publié dans Le Parnasse contemporain, est cruel et ironique, devient dans Soupir « l’Azur attendri d’Octobre pâle et pur ».

L’évocation de la femme et de la sœur disparue

Le poème établit une correspondance entre le paysage automnal et la femme. Cette femme est aussi bien Marie, la femme du poète, qui pour Mallarmé avait « la grâce des choses fanées », que Maria, la sœur décédée « à la veille de l’automne » en 1857 à l’âge de treize ans.
Profondément affecté par cette perte, Mallarmé évoque sa sœur également dans le poème en prose Plainte d’automne écrit en 1863.
Un portrait au pastel de Maria, exécuté par Camille Lagrange, est exposé dans les collections permanentes du musée au côté de celui de Stéphane, réalisé par le même peintre.

Bibliographie

  • Stéphane Mallarmé, Œuvres complètes, édition présentée, établie et annotée par Bertrand Marchal, Bibliothèque de la Pléiade, 1998. Poème page 107, notes p.1161-1162.