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Réouverture du musée
La maison du poète rouvre ses portes au public le 2 mai 2025.
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Entre septembre et décembre 1874 paraissent huit numéros d'une revue mondaine intitulée La Dernière Mode, gazette du monde et de la famille dont le créateur et le rédacteur en chef n'est autre que Stéphane Mallarmé.
Durant quatre mois, le poète va ainsi se glisser dans la peau d'une chroniqueuse de mode sous divers pseudonymes dont le plus célèbre restera « Miss Satin ». Mallarmé joue avec les codes d'un magazine féminin en reprenant les thématiques phares — la mode, la cuisine, les arts, la littérature ou encore le jardinage en y ajoutant sa touche poétique. De par le soin qu'il apporte aux caractères et à la mise en page, c'est également l'occasion pour lui de déployer ses premières approches en matière de typographie.
Il rédige presque seul la plupart des rubriques mais à sa demande plusieurs grandes plumes contribueront aux revues dont ses amis Théodore de Banville, François Coppée, Alphonse Daudet, Catulle Mendès ou encore Sully-Prudhomme.
Malgré l'indéniable qualité rédactionnelle, l'esthétisme et l'implication de Mallarmé dans ce projet, le journal ne sera pas reconduit en 1875, la concurrence d’autres revues financièrement plus solides et mieux adaptées à l’attente de la clientèle eut rapidement raison de cette insolite tentative.
Pour conclure, un certain mystère entoure ce projet dont on connait mal les origines, hormis que le poète songeait dès son arrivée à Paris à publier un périodique : « Je recueille, maintenant, dans les divers coins de Paris la souscription qu’il faut pour commencer une belle et luxueuse revue, dont la pensée me domine : L’ Art décoratif, Gazette mensuelle, Paris, 1872. » (Lettre du 7 avril 1871 à José-Maria de Heredia).
Dix ans après sa parution, La Dernière Mode est évoquée dans la lettre autobiographique qu'il écrit à Paul Verlaine le 16 novembre 1885 : « (…) j’ai après quelques articles colportés d’ici et de là, tenté de rédiger tout seul toilettes, bijoux, mobiliers, et jusqu’aux théâtres et aux menus de dîner, un journal, La Dernière Mode, dont les huit ou dix numéros parus servent encore quand je les dévêts de leur poussière à me faire longtemps rêver. »