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Un mardi dans les collections : la lanterne magique

Chaque mardi, rendez-vous sur le site internet du musée pour découvrir un écrit sur le poète.
Cette semaine, nous vous proposons de découvrir la mystérieuse lanterne magique de Geneviève Mallarmé !

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À partir du milieu des années 1880, tous les mardis soirs, Stéphane Mallarmé reçoit des hommes de lettres et des artistes, surnommés les « mardistes ». Pour rendre hommage à ces célèbres soirées, nous vous donnons rendez-vous chaque mardi sur le site internet du musée pour découvrir un écrit sur le prince des poètes.

Histoire de la lanterne magique

Inventé par Christian Huygens au 17ème siècle, cet appareil d'optique est l'ancêtre du projecteur à diapositives et permet la projection amplifiée d'images peintes sur verre comme par magie, d'où son nom ! 

La lanterne magique est formée de trois éléments : une source lumineuse, une plaque de verre peinte et un objectif. La lumière passe dans un premier temps par la plaque de verre, puis par la lentille, pour projeter l'image peinte sur la plaque sur le principe de la chambre noire ou camera obscura

Au 18e siècle, la lanterne magique est encore réservée à un usage privé et mondain ou exploitée dans les foires. Il faut attendre le 19e siècle – et sa révolution industrielle – pour que la production de lanternes se développe et que celles-ci deviennent extrêmement populaires. Les projections de lanterne magique sont alors considérées comme un spectacle et un divertissement autant que comme un outil pédagogique utilisé par les enseignants. La lanterne magique restera en usage à l’école et à la maison au 20e siècle, longtemps après avoir cédé la place au cinéma. 

 

 

La lanterne magique et les plaques de verres du musée

Le musée a reçu en don en 2003 une lanterne magique et plus de 70 plaques de verre ayant appartenu à Geneviève Mallarmé, la fille du poète. La majeure partie des plaques représente des scènes historiques, des contes de fée comme Le Petit chaperon rouge, Cendrillon et Barbe bleue ou encore des caricatures. Cette collection est un témoignage exceptionnel des loisirs de la famille Mallarmé et de la vogue des lanternes magiques au 19e siècle. 

Figurent en outre des créations originales, peintes par Julie Manet, fille de Berthe Morisot, lors d’un séjour à Valvins à l’été 1896. La jeune fille raconte dans son journal intime avoir réalisé trois plaques de verre d’après les mésaventures de miss Vos, une de ses amies, qui s'est égarée dans la forêt au cours d’une promenade. Surprise par l’orage, elle finit par tomber dans un trou où des soldats, tombés à leur tour, parvinrent non sans mal à la tirer de ce mauvais pas. Julie projeta cette courte histoire le 17 septembre 1896 devant les Mallarmé, Miss Vos et quelques voisins. 

Extrait du journal de Julie Manet

Mercredi 16 septembre 1896  — Très jolie promenade dans un petit bois et dans la campagne où les immenses pommiers sont chargés de pommes rouges.

La fin de la journée est froide et humide. Je travaille à des verres de lanterne magique pour reproduire l'aventure de miss Vos. Sur le premier verre je la fais dans la forêt ensoleillée rêvant, puis marchant sous la pluie et tombant dans un trou. Sur le second : au fond du trou, les soldats tombent sur elle. Sur le troisième, un soldat éclaire le trou avec une lanterne pendant qu'un autre la tire et qu'elle monte sur le dos du dernier ; puis revenant couverte de boue et le chien de la maison Bas Rouge aboyant derrière la grille.

Jeudi 17 septembre 1896 — Représentation de la lanterne magique chez Geneviève, surprise pour miss Vos. Il y avait les Bourges et les Natanson qui sont revenus à Valvins hier. 

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