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Réouverture du musée
La maison du poète rouvre ses portes au public du 2 mai au 14 juillet 2025.
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En 1892, Maurice Denis réalise trente lithographies pour illustrer Le Voyage d'Urien, récit symboliste d'André Gide, alors jeune disciple de Mallarmé. L'année suivante, les deux hommes font parvenir le premier exemplaire édité « au maître » très touché de cette attention :
« Mon cher ami, Vous avez fait, avec le Voyage d'Urien, quelque chose de solitaire ; qui restera, entre Poe et de rares, une des mes lectures. [...] Croyez-moi heureux ; et comme je suis touché d'un certain numéro 1, authentique s'il cote l'admiration. Remerciez M. Denis ; sa décoration d'une étrange suavité, magistrale et ingénue ! » (Lettre à André Gide, juin 1893).
En 1894, Maurice Denis réalise deux lithographies inspirées des poèmes de Mallarmé Petit Air et Apparition.
Intitulée Baigneuse, la lithographie illustrant le poème Petit air de Stéphane Mallarmé, est publiée pour la première fois dans le premier numéro de la revue L’Épreuve en décembre 1994. Fondée par Paul Fort et Maurice Dumont, L'Épreuve, Album d'Art, est une revue littéraire et artistique à laquelle collaborèrent de nombreux artistes symbolistes français, dont Maurice Denis, Paul Gauguin, Pierre Bonnard ou encore Édouard Vuillard.
Cette gravure représente une jeune femme nue sur le point de se baigner près d'un point d'eau. Maurice Denis reprendra d'ailleurs ce motif quelques années plus tard pour la couverture de son livre d'estampes Amour. Douze lithographies en couleurs qu'il réalise à la demande de l'éditeur Ambroise Vollard.
La version conservée au musée présente également la première partie du poème Petit air en caractères manuscrits avec en prime le monogramme de Stéphane Mallarmé.
La lithographie Apparition féminine de Maurice Denis a été réalisée en 1894 pour la couverture de la partition d'André Rossignol d'après le célèbre poème de Mallarmé.
Ce poème, écrit vers 1863, n’a été édité qu’en 1883 dans Les Poètes maudits de Paul Verlaine. Même si, comme de nombreux poètes, Mallarmé était très réservé sur la mise en musique de ses textes poétiques qu’il pensait suffisamment « musicaux » par eux-mêmes, il ne s’est pas opposé au souhait d’un jeune musicien ami de Berthe Morisot, André Rossignol, d’écrire une mélodie sur ses vers.
C’est pour l’édition de cette partition que Maurice Denis réalisa, à la demande du compositeur, cette lithographie qui reprend avec quelques adaptations les principaux éléments évoqués dans le poème : le motif principal en est la fée – sans cependant son « chapeau de clarté » - immense « apparition » dans une vague rue ancienne ; les séraphins en pleurs sont figurés par de jeunes musiciennes dont les archets ont fait place à des harpes.
Mallarmé possédait un exemplaire de la partition imprimée avec la couverture de Maurice Denis ainsi que la partition manuscrite d’André Rossignol qui se trouvent actuellement dans une collection privée.