La maison du poète sera fermée pour travaux dès le 2 octobre 2023, nous vous tiendrons informés de la réouverture prévue courant 2025.
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Un mardi dans les collections : l'éventail de Geneviève Mallarmé
Chaque mardi, rendez-vous sur le site internet du musée pour découvrir un écrit sur le poète.
Cette semaine, les collections du musée sont mises à l'honneur avec l'éventail de Geneviève Mallarmé.
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À partir du milieu des années 1880, tous les mardis soirs, Stéphane Mallarmé reçoit des hommes de lettres et des artistes, surnommés les « mardistes ». Pour rendre hommage à ces célèbres soirées, nous vous donnons rendez-vous chaque mardi sur le site internet du musée pour découvrir un écrit sur le prince des poètes.
L'éventail comme offrande poétique
Mallarmé, poète hermétique, ermite solitaire de Valvins ? Il n’en est rien. Si l’homme a écrit des textes ardus, il est aussi l’auteur moins connu de vers de circonstance, ces vers qu’il offrait avec de menus cadeaux tels que des fruits glacés à l’occasion du nouvel an, de fêtes et d’anniversaires, à ses proches.
Parmi ces vers, plusieurs ont été inscrits par le poète sur des éventails offerts à son entourage féminin.… et publiés, pour certains d’entre eux, signe que le poète leur accordait une véritable valeur littéraire.
L'éventail de Geneviève Mallarmé
Par sa longueur et sa complexité, « Autre éventail de Mademoiselle Mallarmé », est une œuvre importante qui a toute sa place dans le florilège des grands poèmes mallarméens. Le poème, publié en 1884 dans La Revue critique puis dans les Poésies en 1887, a également été mis en musique par Claude Debussy en 1913.
Autre éventail de Mademoiselle Mallarmé
Poème autographe à l'encre rouge sur éventail en papier blanc et monture en nacre, vers 1884
Ô rêveuse, pour que je plonge
Au pur délice sans chemin,
Sache, par un subtil mensonge,
Garder mon aile dans ta main.
Une fraîcheur de crépuscule
Te vient à chaque battement
Dont le coup prisonnier recule
L'horizon délicatement.
Vertige ! voici que frissonne
L'espace comme un grand baiser
Qui, fou de naître pour personne,
Ne peut jaillir ni s'apaiser.
Sens-tu le paradis farouche
Ainsi qu'un rire enseveli
Se couler du coin de ta bouche
Au fond de l'unanime pli !
Le sceptre des rivages roses
Stagnants sur les soirs d'or, ce l'est,
Ce blanc vol fermé que tu poses
Contre le feu d'un bracelet.
Un poème d’une perfection, d’une musique et d’un charme si rares, que ce serait le chef-d’œuvre de Mallarmé, s’il y en avait un.