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Réouverture du musée
La maison du poète rouvre ses portes au public le 2 mai 2025.
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En 1890, James Whistler réalise quatre lithographies pour la revue The Whirlwind et offre à son cher Mallarmé une épreuve de chacune des estampes dont The Dancing Girl qui servira de frontispice au journal britannique.
Alors qu’il vient de recevoir son exemplaire de « La Danseuse », le poète remercie chaleureusement l'artiste dans une lettre du 5 janvier 1890 :
Mon cher ami, Quelle merveille ! et pourtant, je ne sais si ma joie d'y jeter les yeux, pendue au mur de la petite salle que vous connaissez , ne vient pas, autant de l'attention exquise, vraiment, que de la beauté de votre œuvre
Mallarmé accroche la lithographie dans son salon de la rue de Rome aux côtés des œuvres qui lui sont chères dont la gravure Lola de Valence d'Édouard Manet, toujours conservée au musée, et la peinture Le train à Jeufosse de Claude Monet.
Ce tableau offert par le peintre français est resté dans la famille jusqu'au début des années 50 où Louise Bonniot, seconde épouse d'Edmond Bonniot (gendre du poète suite à son premier mariage avec Geneviève Mallarmé), décide ensuite de le vendre afin de couvrir les frais d'entretien de la maison de Valvins.
Whistler écrit à son ami afin qu'il rédige un texte pour la revue, requête à laquelle Mallarmé répondra favorablement quelques jours plus tard comme en témoigne leur correspondance
« Mon cher Ami
Maintenant j'espère que le « Whirlwind » vous plait ?
[...] Maintenant j'y prends un intérêt énorme — et je vais leur donner des lithographies originales — La première va paraitre cette semaine — comme vous voyez je vous l'enverrez de suite — naturellement — Mais ce que j'ai au cœur est le grand désir que vous leur prétiez de temps à autre un beau sonnet »
« Mon cher Whistler
Oui, le Whirlwind est parfait et m'intéresse, à travers vous, et aussi par lui-même. Je vais au premier jour, vous adresser, pour lui, un rien, combinant vos deux suggestions, de la lettre et des vers. Un petit sonnet de congratulation, avec votre nom à la rime, Ah ! Ah ! Ah ! »
« Mon ami ! Comment vous remercier ! [...] Oh ! le sonnet ! Si vous saviez comme je me fais d'avance une joie de le lire ! Ah ! Ah ! Ah ! »
Mallarmé lui adresse le sonnet, qui paraît dans The Whirlwind du 15 novembre 1890, c’est cette danseuse, personnification du « tourbillon » dont la revue porte le nom, qui constitue le thème central du poème.
Pas les rafales à propos
De rien comme occuper la rue
Sujette au noir vol de chapeaux :
Mais une danseuse apparue
Tourbillon de mousseline ou
Fureur éparses en écumes
Que soulève par son genou
Celle même dont nous vécûmes
Pour tout hormis lui, rebattu
Spirituelle, ivre, immobile
Foudroyer avec le tutu,
Sans se faire autrement de bile
Sinon rieur que puisse l’air
De sa jupe éventer Whistler.