Lorsqu’il séjourne à Valvins, le poète montre un tout autre visage : « gai, délivré, rajeuni, amoureux de l’air et de l’eau comme ses amis les impressionnistes. À Valvins, il était vraiment lui-même. » Cette nouvelle terre d’accueil est pour lui nourricière : la Seine qui coule devant sa chambre l’invite à l’écriture et le poète y découvre le plaisir du canotage. Sa célèbre « yole à jamais littéraire » remontée du fleuve depuis Honfleur restera légendaire.
Dans la « grande maison au vieux jardin », il s’exerce également avec passion à l’horticulture, seul ou en compagnie de sa fille Geneviève. Quand il s’y rend en solitaire, il donne alors régulièrement des nouvelles des fleurs, qui font l’objet de tous ses soins : « Tout est joli, de mille verts, et parfumé ; les marronniers en fleurs et de futurs soleil, dans le jardin. » (Lettre à Geneviève Mallarmé, 6 mai 1896).
Valvins est aussi un lieu de rencontre et de partage pour le poète. Mallarmé, comme il l’a fait rue de Rome, prend plaisir à recevoir les artistes et les écrivains les plus brillants de l’époque : Berthe Morisot et Julie Manet, Odilon Redon, Paul Valéry ou encore Édouard Vuillard.